Un premier état des lieux national des pesticides dans l’air

L’Ineris, Atmo France et l’Anses ont dévoilé le 2 juillet les résultats d’une campagne inédite au niveau européen, menée en France en 2018-2019, pour évaluer les concentrations de pesticides dans l’air. «Neuf substances sont prédominantes en métropole avec une fréquence de quantification supérieure à 20%», conclut le rapport de l’Ineris. Parmi ces molécules se trouvent le lindane, le prosulfocarbe, le chlorpyriphos ou encore le folpel. «Ce seuil ne correspond pas à une valeur sanitaire, mais bien à une capacité technique» de mesure, précise Caroline Marchand, ingénieure qualité de l’air au sein de l’Ineris. Le lindane, interdit depuis 2007, serait détecté en raison de rémanences du sol. En métropole, souligne le rapport de l’Ineris, «le folpel et le prosulfocarbe se distinguent des autres substances», avec des niveaux moyens de concentration atteignant respectivement 1,0 ng/m3 et 2,6 ng/m3». Le chlordécone n’a en revanche pas été détecté dans les Drom. Côté risque, «il n’est pas mis en évidence de niveaux de contamination de fond de l’air ambiant qui conduisent à observer des dépassements des repères de toxicité», souligne l’Anses dans son analyse de ces données, en se basant sur les valeurs toxicologiques de référence des molécules. En matière de danger, 13 substances ont été quantifiées dans l’air avec une cotation «cancérogène chez l’Homme», «reprotoxique chez l’Homme», et/ou «perturbateur endocrinien», dont sept substances sont autorisées en France.