Pollution de l'air: la Cour des comptes défend un renforcement des mesures engrais et phytos

Dans un rapport publié le 23 septembre à la demande du Sénat, la Cour des comptes considère que l’atteinte de l’objectif fixé par la directive Nec - soit une baisse de 4% des émissions françaises d’ammoniac agricole en 2020 par rapport à 2014 - «est peu probable». Cet échec s’expliquerait par la faible mise en œuvre des mesures du Plan de réduction des émissions de polluants atmosphériques (Prepa) publié en 2017. Le plan prévoyait d’encourager des pratiques comme le remplacement de l’urée par des formes moins émissives, la couverture des fosses ou de l’épandage par pendillard, «qui n’ont pas été retenues en raison de réserves exprimées par les représentants du secteur agricole», regrettent les Sages. Pour assurer l’atteinte des objectifs nationaux, la Cour des comptes recommande non seulement de mettre en œuvre le Prepa, mais également d’interdire «les matériels les plus émissifs», et d’intégrer la qualité de l’air «dans les critères de conditionnalité des aides» de la Pac. Concernant les résidus de produits phytosanitaires dans l’air, les Sages recommandent de «prévoir dès 2021 le financement d’un dispositif de surveillance pérenne des pesticides dans l’air», tout en reconnaissant que «l’impact sanitaire est encore mal connu».