LA CHINE ET L’INDE, LES DEUX PRINCIPAUX PRODUCTEURS MONDIAUX

A quelques semaines des moissons de blé en France, un tour d’horizon des prévisions de récolte chez les principaux producteurs et exportateurs de blé tendre s’impose. Focus cette semaine sur la situation en Asie, avec un point sur les deux premiers producteurs de blé au monde, la Chine et l’Inde. Même s’ils ne participent pas aux échanges, Ils représentent à eux deux 30% de la production mondiale de blé.

La Chine, le colosse mondial de la production

La Chine est le premier producteur de blé tendre au monde, avec 128 Mt de produites en moyenne sur ces 5 dernières années, sur une surface d’environ 24 Mha. Avec plus de 5 t/ha et compte tenu de l’immensité du défi, la production chinoise est très stable. Le pays est principalement un producteur de blé tendre d’hiver qui représente 95% de la production totale et qui est produit dans la moitié nord du pays.

Pour 2018, la production s’annonce bonne, aux alentours des 130 Mt. Ce niveau, supérieur à celui de sa consommation, permet à la Chine d’être autosuffisante sur son marché intérieur et constituer un stock stratégique. Cependant, le pays importe tout de même chaque année entre 2 et 4 Mt de blé tendre qui correspondent à des qualités qui ne sont pas produites localement comme des blés biscuitiers d’Australie et des blés de force des Etats-Unis et du Canada. Depuis quelques années, le Kazakhstan a également fait son apparition.

Pour cette nouvelle campagne 2018/2019, la Chine devrait être présente sur le marché dans des proportions qui lui sont habituelles.

L’Inde, un pays qui pourrait passer structurellement d’exportateur à un importateur

Selon l’USDA, la production de blé tendre de l’Inde pour 2018/19 devrait atteindre les 95 Mt, un chiffre en baisse par rapport à la campagne précédente, mais supérieure à la moyenne quinquennale. Le climat n’aura pas été aussi favorable que l’an passé.

Exportatrice durant les années 2010, l’Inde pourrait devenir importatrice structurelle de blé. Car il sera difficile pour le pays d’augmenter ses surfaces qui ont atteint les 30 Mha et qui ne peuvent être cultivées uniquement dans le nord du pays. Selon des études, un réchauffement de 2°C en Inde pourrait réduire la production de 20%. En plus, la population augmente et la classe moyenne grossit rapidement. Avec une offre qui ne suit pas l’évolution de la consommation, le pays devrait se retrouver à importer plus de céréales. Quid de la quantité sur les prochaines années ? Certains experts annoncent 10 Mt d’ici quelques années. Un pays à surveiller de près.