Paille organiser et anticiper les besoins

A la veille d’une nouvelle campagne céréalière, les représentants du BCPF, le Bureau Commun des Pailles et Fourrages, se sont réunis pour faire un bilan « paille » de la campagne 2018-2019 en cours et tracer des perspectives pour la prochaine campagne 2019-2020.

Le niveau des surfaces emblavées en céréales à paille pour la récolte 2019 et les conditions actuelles de production sont correctes et devraient permettre un approvisionnement dans de bonnes conditions, des différents débouchés de la paille. Cependant, suite à la sécheresse de l’an dernier, les stocks de fourrages sont au plus bas et malgré les quelques pluies printanières, les besoins en paille et autres fourrages sont attendus en hausse cette année.

Pour Pol Griffon, Président du BCPF, il est important de réfléchir dès maintenant à s’organiser pour anticiper les besoins des différents acheteurs et notamment les éleveurs. Il observe d’ailleurs que certaines FDSEA ont déjà invité les éleveurs qui ne l’ont pas encore fait à organiser au plus vite leur approvisionnement.

Pol Griffon constate également que depuis de nombreuses années, les représentants des différents familles professionnelles au sein du BCPF souhaitent que ce marché ne dépende pas seulement de la loi de l’offre et de la demande. Ils souhaitent que soit mise en place une véritable organisation de la filière paille entre les producteurs de céréales qui cherchent à valoriser davantage leurs disponibilités dans un contexte de PAC durcie et les différents utilisateurs de paille qui souhaitent bénéficier de prix compatibles avec leur impératif de compétitivité.

Pour ce faire, certaines FDSEA comme celles des Vosges ou de l’Indre ont remis en place un site d’échange de fourrages, afin de faciliter la relation directe entre les demandeurs de fourrages et les offreurs et pour se prémunir des problèmes quantitatifs et de prix.

Cependant, afin d’éviter toute désorganisation du marché, les responsables du BCPF attirent l’attention de tous les départements et leur demande de bien vouloir anticiper dès aujourd’hui les demandes en paille, notamment vis-à-vis des éleveurs, en préconisant autant que possible, le recours aux contrats et à la mise en place de cellules de veille, permettant de mettre en relation les demandeurs de paille et les vendeurs, comme elles existent déjà dans certains départements, afin de limiter tout phénomène de spéculation.  

Il est donc suggéré aux producteurs de céréales de ne prélever des pailles pour la vente qu’en fonction des tonnages ayant fait l’objet de contrats en bonne et due forme, et non sur la base de promesses d’achat, valorisant par ailleurs la paille au minimum à sa valeur agronomique et de favoriser au maximum les échanges paille-fumier.

Le BCPF incite les éleveurs et les céréaliers à sécuriser leur transaction au moyen d’un contrat en bonne et due forme et non sur la base d’une promesse d’achat. Le BCPF tient à la disposition des intéressés - et de façon gracieuse - des formules dont ils peuvent s’inspirer pour contracter en toute confiance.