Moisson 2016 en France : un impact significatif sur nos clients à l’exportation

France export Céréales (FEC)* organisait cette semaine une matinée d’échanges sur l’exportation de céréales et les conséquences de la faible moisson 2016 en France chez ses clients habituels. Sans nul doute, la France a perdu des parts de marché sur ses clients historiques. La question est de savoir si cette situation sera durable ou pas.

Selon les dernières estimations de FranceAgriMer (Conseil Spécialisé des Céréales du 08/03), la France devrait exporter sur pays tiers 5 Mt de blé sur la campagne 2016/2017 contre 12.6 Mt sur la campagne 2015/2016. Une diminution forte qui limite la présence de la France sur le marché exportation et ses clients traditionnels comme l’Algérie et le Maroc.

Selon les prévisions de FEC, le blé français a perdu des parts de marché substantielles sur le Maroc avec 2% de parts de marché à ce jour sur la campagne 2016/2017 contre 19% sur la totalité de la campagne 2015/2016. L’Algérie qui avait l’habitude historiquement d’acheter ¾ de ses blés en origine française plafonnera ses apports à hauteur de 40% en diversifiant ses achats sur les pays comme l’Allemagne, et l’Europe du nord. La destination grande région Afrique Subsaharienne est beaucoup plus préoccupante selon FEC : les blés russes ont investi le marché en répondant spécifiquement en qualité, quantité et prix pour de nombreux pays de cette zone. La France a perdu du terrain sur cette destination.

« La France doit redoubler d’efforts face à la concurrence », rappelle Jean Pierre Langlois Berthelot, Président de FEC. Si la France connait une collecte 2017 a un niveau normal, elle devra reconquérir ses marchés « captifs ». Les utilisateurs des blés français dans ces pays ont largement pu tester les blés d’autres origines et les habitudes sont toujours difficiles à changer…

La qualité reste donc une priorité pour la filière, elle doit être en capacité de proposer des marchandises avec des standards qualitatifs performants. La baisse chronique du taux de protéines moyen des blés français est un handicap majeur sur l’exportation pays tiers. Au-delà, la filière française doit continuer à « améliorer la compétitivité des exploitations et des infrastructures logistiques » selon Jean-François Lépy, Groupe Soufflet

*France Export Céréales est une structure nationale financée par l’interprofession céréalière Intercereales. Elle a pour mission de conserver les clients actuels et d’ouvrir de nouveaux marchés aux céréales françaises au niveau international et d’informer les producteurs français et leurs organisations sur les besoins actuels et futurs de leurs clients.