CHANGEMENT CLIMATIQUE : LES CEREALES FORMIDABLE POMPE A CARBONE

Le traitement prioritaire dont le secteur céréalier doit faire l'objet dans la lutte contre le changement climatique, c'est de rechercher à accroître ses rendements compte tenu de son rôle de pompe à carbone (communiqué AGPB du 14/10/2015).

Appelé à conclure la conférence-débat « L'agriculture face au changement climatique » qui s'est tenue aujourd'hui à Paris à l'initiative d'ARVALIS*, Philippe PINTA, président de l'AGPB**, a insisté sur plusieurs idées-force.

1) Les céréales sont une formidable pompe à carbone, grâce à la photosynthèse : elles captent dans l'atmosphère des quantités de gaz carbonique 7 fois plus importantes qu'il en est émis pour les produire***. Ce phénomène les différencie, comme la forêt, des autres secteurs de production humaine.

2) Plus le rendement est élevé, plus les céréales captent de CO2 à l'hectare****, plus il est restitué de carbone au sol en biomasse résiduelle, paille etc.

3) Il est encore possible d'améliorer cette performance grâce aux moyens sur lesquels travaillent les instituts techniques sans pour autant affecter la production, ni entraver l'efficacité de la pompe à carbone.

4) Plus performante est la pompe à carbone céréalière, plus il est possible de substituer du carbone végétal au carbone fossile dans les productions de biocarburants, de matériaux renouvelables et dans la Chimie du végétal, tout en relevant le défi alimentaire.

5) Production soumise au climat, les grandes cultures doivent aussi s'adapter au changement climatique, sécheresses et hautes températures en faisant appel à la recherche et à l'innovation : génétique, irrigation, pratiques agronomiques novatrices, avec l'assistance d'outils d'aide à la décision innovants (OAD) et la gestion de données (big data).

« Face au changement climatique, l'agriculture performante que nous pratiquons est d'abord une solution avant d'être un problème. Cela nous confirme dans notre volonté de produire plus, produire mieux » a déclaré Philippe PINTA.

* ARVALIS-Institut du végétal, pour les céréales, avec le concours de Terre Inovia pour les oléagineux et protéagineux, ainsi que de l'ITB pour les betteraves

** Association Générale des Producteurs de Blé et autres céréales

*** CO2 émis = 7% du CO2 capté, essentiellement attribuables aux carburants et aux engrais ; 15% si l'on ajoute le CO2 émis pour la fabrication desdits engrais et  matériels de cultures

**** 30% de plus pour un blé à 10 tonnes/ha que pour un blé à 7,7 t/ha (moyenne nationale) et 3 fois plus que pour un blé en culture biologique à 2,9 t/ha en moyenne pluriannuelle